Soins aux arbres fruitiers

Comment gérer l’arrosage des arbres fruitiers ?

Qu’ils soient nouvellement plantés ou installés depuis bien plus longtemps, l’eau est essentielle aux arbres fruitiers. Cette précieuse ressource leur permet de croître dans de bonnes conditions, de parfaire la maturité de leurs fruits, mais aussi de mieux se défendre contre les ravageurs et les parasites.

Pour que les arbres fruitiers ne manquent jamais d’arrosage, il convient d’avoir recours à quelques astuces simples. Le point sur la relation que les fruitiers entretiennent avec l’eau.

Des quantités d’eau différentes suivant les espèces…

Si l’eau est vitale à tous les arbres fruitiers, la quantité dont ils ont besoin diffère beaucoup en fonction des espèces. Les moins gourmands sont ainsi les figuiers, les abricotiers, les pêchers et les amandiers. Plusieurs de ces fruitiers étant originaires d’Asie Mineure préfèrent les climats chauds et globalement secs. Les pruniers et les cerisiers résistent aussi plutôt bien à la sécheresse.

Les fruits à pépins, comme les pommiers ou les poiriers, sont plus sensibles au manque d’eau. Au cœur de l’été, un suivi hebdomadaire de leur arrosage est nécessaire à leur bien-être.

Quantités d’eau en fonction des saisons

En hiver

Globalement, l’hiver, tous les arbres fruitiers se passent d’arrosage artificiel. Les pluies abondantes à ce moment de l’année suffisent à les alimenter. Il arrive cependant le mois de janvier se montre certaines années aussi sec qu’un mois d’août. Si les arbres âgés résistent bien à cette possible sécheresse hivernale, il ne faut pas oublier d’arroser les arbres tout juste plantés ou âgés d’un an. Versez un bon arrosoir d’eau de pluie au pied quand il ne gèle pas de plusieurs jours.

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Au printemps

Au moment du renouveau printanier, les besoins en eau sont importants ! Les arbres sont en pleine floraison, les feuilles se déroulent et la photosynthèse tourne ensuite à plein régime. C’est une période de croissance forte, avec l’apparition de nouvelles brindilles en grand nombre ! L’eau ne doit pas manquer !

En été

En été, le manque d’eau est encore plus criant ! Malgré les canicules qui sévissent parfois, les arbres doivent continuer d’alimenter en eau le processus de photosynthèse.  Néanmoins, les apports doivent être gérés plus finement, mieux vaut en effet les stopper quelques semaines avant la récolte, sinon les fruits se gorgent d’eau et perdent de leur saveur. Mais n’oubliez pas de reprendre ces arrosages juste après la cueillette et d’effectuer sur le cerisier ou les pruniers une taille d’entretien !

Quelle quantité d’eau faut-il donner à un jeune arbre ?

On estime en moyenne qu’un arbre planté à l’automne ou au début du printemps, aura besoin de 40 litres d’eau par semaine au plus fort de l’été suivant sa plantation. Cette quantité d’eau ne doit pas être partagée en portions quotidiennes.

Au contraire, il vaut mieux faire un seul apport par semaine, en laissant le temps à l’eau de bien pénétrer dans la terre, tout en maintenant un paillage au sol pour éviter un dessèchement trop rapide.

Doit-on garder l’herbe au pied des arbres fruitiers ?

Concurrence des mauvaises herbes

Si on laisse les plantes sauvages ou le gazon s’installer au pied des arbres, ces plantes-là récupéreront l’eau d’arrosage ou de pluie en premier avant même que les racines des fruitiers puissent en profiter. Par conséquent, un désherbage minutieux est à prévoir, sinon les arbres risquent d’avoir très soif.

que mettre au pied des arbres fruitiers
Au potager du Roi à Versailles, un paillage permanent protège les arbres fruitiers des aléas climatiques tout en limitant la concurrence des mauvaises herbes. Un goutte-à-goutte automatise l’arrosage © Jardipartage

Un paillage vaut 10 arrosages !

Le meilleur arrosage, c’est donc déjà de commencer par éliminer la concurrence de ces mauvaises herbes. Vous pouvez biner régulièrement pour les contrarier, griffer le sol puis pailler derrière. Ainsi, la moindre goutte d’eau pénétrera non seulement le paillage, mais elle descendra aussi jusqu’aux racines de l’arbre. De plus, le paillage limitera l’évaporation, la terre reste fraîche toute l’année. Les fruitiers paillés se développent ainsi bien mieux que les autres, en générant un réseaux racinaire dense !

Comment et avec quoi pailler ?

Pour vous éviter un travail trop fastidieux, vous pouvez commencer par étaler plusieurs couches de carton (vierge d’encre). Ce tapis aura vite fait de priver de lumière les herbes qu’il recouvre.   Ensuite, à l’automne, montez un tas de feuilles mortes puis, lorsque le printemps revient et qu’il est temps de redémarrer la tondeuse, ne portez pas les tontes de gazon à la déchetterie ! Au contraire, laissez-les sécher quelques heures au soleil pour éviter qu’elles ne pourrissent et continuez de monter votre petit tas au pied des arbres fruitiers. En se décomposant, cet assemblage les nourrira et leur fera donc le plus grand bien !

Le drain, de l’eau jusqu’aux racines

Dès la plantation, vous pouvez aussi prévoir une astuce simple comme celle qui consiste à enterrer sur la hauteur de la motte un morceau de drain agricole. L’été suivant, l’arrosage sera plus efficace puisque l’eau versée dans ce tube ira directement jusqu’aux racines les plus profondes. Cette technique est largement utilisée par les professionnels.

Arrosage contre irrigation

Beaucoup de jardiniers ont recours à un arrosage en goutte-à-goutte  pour que leurs arbres fruitiers ne manquent jamais d’eau. En réalité, on devrait plutôt parler dans ce cas d’irrigation. Cette technique (par aspersion ou en goutte-à-goutte) est classiquement mise en place par les arboriculteurs, ce qui peut se comprendre étant donné le nombre d’arbres élevé qui compose leur exploitation.

Dans un jardin de particulier, ce n’est à mon sens pas utile à moins de disposer d’un verger d’au moins une dizaine de fruitiers. Je dirai même que cela peut être contre-productif, surtout si l’irrigation est menée en continu sans prendre soin d’adjoindre un programmateur. En effet, lorsque l’eau est apportée sans cesse, les fruitiers comme les arbustes ont tendance à ne pas faire d’effort pour aller puiser la précieuse ressource en profondeur. Ils développent donc un système racinaire superficiel qui, au final, les fragilise. C’est la raison pour laquelle je préfère des arrosages plus espacés, effectués au moyen du vieil arrosoir. Il faut alors prévoir en été un apport de 15 à 20 litres, tous les 15 jours environ, pour un arbre dans sa première année de vie. Cet effort et ce suivi régulier sont le prix à payer si vous voulez obtenir les années suivantes quantité de fruits savoureux !

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22 commentaires

  1. Bonjour
    Pour l’arrosage des jeunes arbres fruitiers vous parlez de 15 à 20 litres d’eau par semaine dans un paragraphe puis plus bas vous parlez de 30 à 40 litres par semaine
    quelle quantité d’eau préconisez vous.
    merci

  2. Boujour à tous je reviens vous pour donner des nouvelles de mon jeune plant de pommier, malgré un arrosage et un paillage à son pied il a perdu toute ses feuilles et aucune n’est réapparu sur l’arbre pendant cet été. Est ce que cela veut dire que mon arbre est mort ou ai-je encore un espoir qu’il reparte de son pied ? Car je sais que les feuille de l’année suivante vienne du débourrage des bourrés en bout de branche. Merci d’avance pour votre réponse

    1. Bonjour,

      Il faudrait tailler un peu les branches les plus hautes pour le savoir : si tout est marron et sec, l’arbre est mort. Si votre pommier repart de la base, c’est souvent le porte-greffe qui pousse (les pousses démarre en dessous du point de greffe). Mais vous n’obtiendrez pas de fruits ou en tous cas, pas de la variété souhaitée.

  3. Bonjour
    Nous avions planté des arbres pommier cerisier poirier figuier et un ibisia
    Avec la sécheresse les branches sont marrons que doit’on faire
    Merci

  4. Bonjour, en fin d’hiver dernier j’ai planté un pommier demie tige variétés :gala. Il s’est bien réveillé, a fait quelques fleurs qui ont été fécondés. Jusque là je l’arrosais une fois pas semaine et tout allais bien. Puis j’ai dû m’absenter pendant 15jours (une période qui a fais chaud et sec: soleil et vent = 22-24 degré). Au mois de mars dans le Pas de Calais ?
    Seulement depuis il a toutes ses feuilles jaune orangé, quelques une sont tombée.
    Depuis mon retour je l’arrose….
    Ma question: est ce que ce jeune plant d’arbre fruitier aura assez de réserve pour redémarrer ou pas et que faut il faire pour l’aider.
    Merci d’avance

    1. Bonjour,

      Continuez d’arroser votre pommier ‘il fait chaud et sec, mais sans excès.
      Il devrait repartir et produire de nouvelles feuilles.
      Attention ! Les arbres fruitiers se plantent idéalement en novembre : cela leur laisse l’hiver entier et le printemps pour s’installer et mieux résister dès les premiers coups de chaud.

  5. Bonjour,
    J’ai planté un mirabellier dans mon jardin à l’automne. J’habite en Lorraine et la terre du jardin est très caillouteuse et argileuse.
    Il a bien résisté à l’hiver, mais il a commencé à faire des feuilles assez tardivement. A présent toutes les branches sont en feuilles mais très petites.
    C’est très timide et assez lent, si je me réfère à d’autres mirabelliers de la région.
    Les feuilles sont belles et ne semblent pas malades mais je m’inquiète de cette lenteur. Je l’arrose de temps en temps mais je ne veux pas exagérer de peur de faire pourrir les racines si l’eau venait à stagner à cause de la terre argileuse.
    Est-ce qu’il serait ralenti car mal planté?
    Je vous remercie par avance si vous pouviez me renseigner afin que je puisse lui apporter les soins nécessaires !

    1. Bonjour,

      Votre mirabellier a simplement besoin de temps pour s’installer. Vous avez effectué la plantation à la bonne période de l’année et vous êtes dans la bonne région pour cet arbre. La difficulté vient probablement de la terre argileuse : c’est une terre très froide en hiver, lente à se réchauffer au printemps et trop sèche en été. L’installation est toujours plus longue dans ce type de terre (5 à 6 ans). Mais c’est une terre très riche et fertile.

    2. Merci beaucoup pour votre réponse, je suis rassurée. Je lui ai mis un peu d’or brun au pied pour l’aider un peu ?.
      Bonne journée.

  6. Vos chiffres sont incohérents. Vous dites d’abord « 40 litres d’eau par semaine » en été pour un arbre planté depuis moins d’un an, puis plus loin « prévoir en été un apport de 15 à 20 litres, tous les 15 jours environ, pour un arbre dans sa première année de vie », ce qui voudrait dire 10 litres par semaine maximum.
    Où est la vérité ?

    1. Bonjour,

      Il faut bien différencier les besoins en eau de l’arbre des apports à réaliser.
      L’objectif n’est pas d’apporter toute la quantité d’eau dont l’arbre a besoin, sinon vous allez fragiliser vos fruitiers. En apportant moins d’eau, cela va l’obliger à développer son système racinaire en profondeur pour aller puiser de lui-même l’eau là où elle se trouve. Il sera plus résistant à la sécheresse les années suivantes.
      D’ailleurs, je précise mon propos en précisant que l’arrosage d’un arbre n’est pas une science exacte. Plus que des quantités d’eau figées, c’est l’observation qui prévaut et doit guider les apports.

  7. Bonjour,
    Je possède dans mon jardin 4 grands grenadiers qui fleurissent très bien et donnent de bonnes récoltes mais le problème est qu’en été, alors que les fruits sont assez gros, ils craquent et pourrissent sur l’arbre. Manque d’eau ou trop d’eau selon les dires….. mais chaque année, même problème. Surtout qu’en Algérie, l’été est synonyme de grande canicule.
    Que faire pour que les fruits (grenades) n’éclatent pas ?
    Merci.

    1. Bonjour,

      Le problème vient bien d’un manque d’eau ou d’apports irréguliers. Il faut mettre en place un arrosage en goutte-à-goutte pour apporter de l’eau en continu ou faire des apports d’eau copieux plus rapprochés.

  8. Bonjour,
    Je me suis renseigné auprès de 2 producteurs de cerises et de pommes du secteur (hautes Vosges). Ils m’ont dit qu’il ne fallait surtout pas arroser les arbres fruitiers, même en période de sécheresse sous peine de devoir toujours le faire par la suite. C’est peut être utile dans le sud mais ici ce serait du gaspillage d’eau.

    1. Bonsoir,

      Les avis divergent. Pour ma part, je crois que l’arrosage est surtout important les premiers mois après la plantation (s’il ne pleut pas) car le système racinaire n’est pas encore installé. C’est d’autant plus vrai pour les arbres à racines nues, arrachés de leur support de culture. Les arbres vendues en conteneurs sont plus résistants de mon point de vue. Comme l’a plantation s’effectue généralement en fin d’automne, et hiver, c’est vrai que les pluies suffisent et que l’arrosage est souvent superflu, voire nocif. Petit point de vigilance quand même l’été qui suit la plantation car une sécheresse a vite fait de griller un arbre peu installé si des précautions (paillage a minima) n’ont pas été prises.

  9. Bonjour, nous venons d’acheter une maison en Espagne dans la région de Valence. Le climat y est très chaud et sec en été et les pluies sont rares. Nous avons dans notre jardin ombragé des arbres adultes nectarines, oliviers, amandiers, grenadiers et figuiers. Nous n’y allons malheureusement qu’1x par mois durant 1 semaine. Ce qui réduit la période d’arrosage. A quelle fréquence devrions nous arroser svp pour avoir des fruits de manière optimale ??

    Y a-t-il des arbres fruitiers qui nécessitent que très très peu d’eau ?????

    1. bonjour
      si vous venez de planter ces arbres, oui il faut de l’eau, surtout la premiere année…
      il faut bien arroser l ete je pense. pour la pollenisation, achetez une ruche d abeilles et laissez les proliférer
      chez vous tout en étant prudent. Pour faire du miel, l humain brise les ailes de la reine comme cela elle ne part pas. Sympa. Pour le reste, je pense que la pollinisation est désormais un vrai problème pour les plantes et on exhorte a des fois s’aider d un coton tige et de mains expertes pour la faire soi-même. Les chemtrails peuvent aussi etre un facteur négatif. Les chemtrails existent en France depuis 2014 mini. En Amérique depuis les années cinquante. Si vos arbres sont la depuis un bail, c est bon je crois…ils trouveront l eau et la fraicheur. Ce que vous pouvez faire c est mettre du broyât de branches au pied. (se renseigner) ou de la bonne terre vegetale, du limon ou encore de la terre de bruyère pour certains arbustes. bonne récolte.

  10. Bonjour,
    J’ai planté un sorbier des oiseleurs il y a 5 ans, mais il ne donne toujours aucune fleur et donc aucune baie.
    Sa hauteur est maintenant de 3 mètres et le diamètre de son tronc est de 2 cm. Manque t’il de quelque chose (eau, soleil, engrais…) ? Est-il encore trop jeune ? A partir de quand (hauteur, diamètre, âge…) commencera t’il à donner des baies ?

    En vous remerciant d’avance de votre aide
    Bonne journée
    Joël BARRAL

  11. Bonjour,

    Merci pour toutes vos explications ! C’est très intéressant.

    Je constate que sur mon pommier, dès que deux fruits se touchent, un des deux (ou les deux) s’abîme. Surtout s’il s’agit d’une grappe de 3 pommes ou plus. Est-il intéressant d’éclaircir la récolte en ne laissant qu’une seule pomme isolée à chaque endroit ?

    1. Bonjour Rudy,

      Oui, il faut éclaircir les fruits pour éviter qu’ils ne se touchent (zones de développement de maladies). Suivant, le cas, on en laisse un ou deux en simultané.

  12. BONJOUR,
    je possède un magnifique prunier , au printemps , ce n’est qu’une fleur , mais très vite elles tombent en ne produisant que quelques fruits , mais , aussi, il est de suite attaqué et ses feuilles nouvelles ce tordent .Comment traiter , à quelle période , quels engrais ( si nécéssaire )
    Merci , cordialement ,
    Constantin

    1. Bonjour,

      Les pruniers, comme les cerisiers sont attaqués au printemps par des colonies de pucerons. Les feuilles se tordent et se recroquevillent. Si l’arbre est grand, plus efficace qu’un traitement maintenant, il faut en hiver badigeonner le tronc de blanc arboricole ou de cendres pour étouffer les formes hivernantes et diminuer les populations de pucerons. Pour ce qui est des feuilles mangées, posez une bande de glu pour limiter les allées et venues des insectes rampants. Vérifiez qu’aucune zone de contact des parties aériennes ne puisse altérer l’efficacité de la bande de glu. Les fourmis ou les coléoptères trouvent parfois d’autres « routes » que le tronc pour parvenir à leur fin.

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