Plantes fleuries et vivaces

Kniphofia, tison de Satan

Des torches de fleurs aux couleurs diaboliquement belles !

Originaires d’Afrique du Sud, les Kniphofia ou Tritoma sont des plantes vivaces bulbeuses de la famille des Liliacées. Si nos voisins Anglais les ont poétiquement surnommés « tison de Satan » (Red Hot Poker) en raison de la forme et de la couleur orange vif des spectaculaires épis de fleurs, nous autres, Français, un brin plus pondérés, les connaissons sous le nom de Faux-aloès. Belle en massifs ou le long d’un mur de la maison, cette vivace fleurit longtemps.

Spectaculaire et exotique

Le tison de Satan est une plante vivace bulbeuse plutôt rustique (-10 à -12°C) au port altier et à l’allure incroyablement exotique. Le Kniphofia forme au fil des ans une touffe imposante de fines feuilles rubanées, pouvant atteindre 1 m 20 de hauteur et une cinquantaine de cm de largeur. Si les feuilles sont persistantes, elles peuvent, à l’image des agapanthes, occasionnellement sécher après une forte gelée.

 De juin à septembre en fonction des cultivars, de spectaculaires hampes florales rigides se dressent  au-dessus du feuillage, chacune d’entre elles laissant s’épanouir au sommet un épi cylindrique de fleurs tubulaires s’ouvrant curieusement de bas en haut. Souvent bicolores et dans les tons chauds (jaunes, oranges, verts et jusqu’à blancs), ces hampes florales attirent les insectes et ressemblent à s’y méprendre à des torches ; cette curieuse particularité étant à l’origine du surnom  de tison de Satan.

tison de satan multiplication
Épis de fleurs bicolores de Kniphofia uvaria, jardin de Gisèle (64)

Où cultiver le tison de Satan ?

Le Kniphofia apprécie les terres légères, bien drainées. Si cette vivace imposante tolère bien la sécheresse et supporte sans problème les sols calcaires, pauvres, caillouteux et même sablonneux, elle apprécie en été de garder les pieds au frais, sous un paillis protecteur. Évitez en revanche de l’installer en sol lourd et compact, la souche ne passerait pas l’hiver.

Côté exposition, seul le plein soleil, en situation chaude, lui convient.

Plantation

Plantez le tison de satan en pleine terre au printemps ou en automne à partir de sujets en godets ou en conteneurs.   Le kniphofia adulte a besoin de place, sa culture en pot n’est donc pas adaptée.

Effectuez un apport de compost au début du printemps en griffant légèrement le sol au pied de la touffe pour l’incorporer. Puis paillez, avant les premières grosses chaleurs. Des arrosages réguliers, tout le long de l’été, sont ensuite nécessaires pour maintenir les racines au frais, favorisant une plus longue floraison.

Quand tailler les Kniphofias ?

A l’aide d’un sécateur, coupez au fur et à mesure, à la base, les hampes de fleurs fanées. Cet entretien minutieux permet d’obtenir une remontée progressive de floraison pour la fin d’été. Conservez le feuillage en automne. Attendez le début du printemps pour débarrasser la touffe de ses feuilles grillées par le froid.

Protégez tout l’hiver

Dans les régions aux hivers rigoureux ou très humides, protégez les souches sous un épais manteau de feuilles mortes ou avec un paillis, attachez les longues feuilles ensemble et couvrez-les d’un voile d’hivernage lors des journées les plus froides.

kniphofia tritoma
Le tison de Satan, ici un hybride bas en fleurs début juin, s’insère parfaite dans un massif de vicaces, Jardin d’Annie à Loubieng (64)

Comment diviser et multiplier le tison de satan ?

A u fil des ans, la touffe du tison de satan prend de l’ampleur. Profitez de sa vigueur pour multiplier cette volumineuse plante vivace. Entre le début de l’automne et le printemps, prélevez sur les extérieurs, avec l’aide d’une fourche-bêche, un éclat muni de racines. Replantez immédiatement ailleurs au jardin.

Quelles associations ? Comment l’utiliser ?

Peu sensible au vent ou aux embruns marins, le tison de satan s’utilise essentiellement en massif ou plate-bandes, associé à des vivaces hautes qui, comme lui, apprécient les sols relativement bien drainés :  des Echinops, des hélénies, Népétas, des roses trémières, Rudbeckias, acanthes molles, euphorbes characias, centaurées, Phlomis, Gaura de Lindheimer, agastaches, hémérocalles ou encore des anthémis sont des compagnes idéales pour les tritomes.

Pour davantage d’originalité, le tison de Satan est superbe lorsqu’il est planté isolé sur les bords d’une pelouse. Plusieurs sujets alignés peuvent même composer, grâce à leurs inflorescences trapues, une haie saisonnière originale au charme empreint d’exotisme !

Variétés remarquables du tison de Satan

De nos jours, de nombreux hybrides du Kniphofia sont disponibles, si bien qu’il existe à peu près un tison de satan propre à satisfaire les goûts de chacun.  Face à cette diversité de taille d’épis, de couleurs des feuilles ou des fleurs, il est parfois bien difficile d’arrêter son choix. Toutes les variétés présentées ci-dessous ont l’avantage d’une floraison durable, du moment que les hampes de fleurs séchées sont régulièrement supprimées.

Kniphofia Ice queen

Aux fleurs vertes, virant au blanc au fur et à mesure que l’épi vieillit.

Kniphofia « Pucelle d’Orléans »

Aux inflorescences jaunes, plus courtes que les autres. Ce tison de Satan  forme une touffe dense de feuilles surmontée de nombreux cônes.

Les kniphofia popsicle

constituent une série à part entière, avec pour caractéristique un gabarit réduit (50/60 cm de hauteur) qui leur permet de s’insérer plus facilement dans un massif de vivaces. Dans cette famille, « Red hot popsicle » est remarquable par la couleur vive (rouge-orangé) de ses cônes de fleurs relâchés. « Little maid », à peine plus haut (60 cm), offre quant à lui des fleurs vert pâle virant au jaune doux.

Kniphofia creamsicle

De l‘été à l’automne, ce kniphofia nain forme une touffe d’environ 50 cm de hauteur. Ses fines feuilles de couleur vert clair, très belles, sont régulièrement arquées. De belles torches de fleurs s’enflamment de juin à octobre en dégradé d’orange tirant vers le rouge.

Kniphofia uvaria

Probablement le plus beau, et assurément le plus spectaculaire des tisons de satan ! Avec, 1m20 de hauteur, parfois plus comme le cultivar « grandiflora », ce Kniphofia aux épaisses feuilles cannelées offre au cœur de l’été de  gros épis de fleurs bicolores jaune-orangé. Il se trouve à l’origine de nombreux hybrides actuels.

3 commentaires

  1. Bonsoir
    Mon tritoma prolifère et a doublé de volume
    Au printemps puis je couper toutes les feuilles à la base ,sans risque ?
    Merci pour vos conseils
    Cordialement

    1. C’est une chance et le signe que les conditions de culture lui plaisent. Plutôt que de le rabattre, je vous conseille de le multiplier ! C’est très facile à faire: la touffe a dû donner naissance sur les côtés à de nouveaux éclats qui ressemblent à des poireaux. Il suffit de déterrer les plus beaux accompagnés de leurs racines et de les replanter ailleurs chez vous, ou chez une amie 🙂 !

  2. Longtemps (je parle disons d’il y a quelques décennies) seul le nom tritoma était employé dans le milieu professionnel. Puis est apparu le mot kniphofia qui fait plus savant, que je trouve curieux, et que je m’amuse à employer. Si bien qu’un jour (dans les jardins de l’abbaye de Fontevrault), j’ai désigné un kniphofia, et le visiteur qui passait à côté de moi m’a dit : – « À vos souhaits.. »

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