Arbustes persistants

Quels arbustes pour remplacer le buis ?

Il aura suffi cette année d’un court épisode caniculaire aoûtien pour que les chenilles de la pyrale du buis aient raison de bon nombre de ces buissons installés dans le piémont pyrénéen. Arbustes décharnés, silhouettes fantomatiques, il ne reste d’eux malheureusement plus rien alors qu’ils faisaient jusque là l’objet de toutes les attentions (traitement au Bacille de Thuringe) depuis l’apparition sur notre territoire de cette fichue pyrale (en 2008).

Pire encore, même les buis sauvages, réputés pourtant plus robustes, ceux-là même qui peuplent naturellement les premiers contreforts pyrénéens, ne sont plus ! Paysages de désolation, cimetière sans feuilles, pourtant en plein cœur de l’été ! Ils ne s’en remettront probablement pas, l’heure est sans doute venue de remplacer les buis les plus atteints par d’autres arbustes d’allure similaire, moins sensibles à la maladie du buis et aux ravageurs. Lesquels privilégier ?

Houx Crénelé (Ilex crenata « convexus »)

Ses petites feuilles ovales, persistantes, lustrées et non piquantes, à l’inverse des variétés classiques ou des houx à feuillage panaché, ressemblent à celles du buis à grosses feuilles ( Buxus sempervirens rotundifolia). D’allure compacte et de croissance lente, le houx crénelé atteint 2 à 3 mètres de hauteur pour 1,5 m à 2 m de largeur. Plantez-le en automne dans les régions aux hivers doux, ou au début du printemps ailleurs, isolé, sur une pelouse, en pot, en bac, pour le conduire en bonsaï ou en nuage dans un jardin zen, en topiaire.

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Ilex crenata Kinme, formé en nuage, idéal pour remplacer le buis en toipiaire

De toute façon, il supporte bien toutes les tailles et se prête parfaitement à la formation d’une haie basse, en bordure du potager, d’un massif d’arbustes ou encore de vivaces. Une seule taille annuelle lui suffit, en juin, à lui donner forme et beauté. Comme tous les houx, la variété crénelée est dioïque. La floraison printanière blanche des pieds femelles, suivie de petites baies sombres hivernales, n’apparaît donc qu’en présence de pieds mâles à proximité. En revanche, contrairement au buis, ce substitut ne tolère pas les sols calcaires. Il a besoin d’une terre acide, restant fraîche l’été. Évitez également autant que possible une plantation au plein soleil, pour lui épargner coups de chaud et sécheresse.

Chèvrefeuille à feuilles de buis (Lonicera nitida)

Arbustifs, grimpants, les chèvrefeuilles sont nombreux. Le chèvrefeuille nitida, que les Anglais surnomment si justement « buis anglais», se couvre de petites feuilles ovales, persistantes, opposées et brillantes. Sa floraison est insignifiante, ce qui n’est pas pour déplaire quand il s’agit simplement de remplacer des buis souffrants. Car ce chèvrefeuille est idéal pour créer un écran vert, opaque, ou une haie de séparation, d’autant plus que sa croissance est plus rapide que celle du buis. Il supporte également très bien les tailles répétées. Utilisez-le dans l’art topiaire pour modeler une forme géométrique (boule, cône), ou moutonnante.

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Haie basse de séparation de Lonicera nitida, jardin des poètes et des Anges (64)

Sculptez facilement sa silhouette par des tailles régulières. Très rustique, particulièrement résistant à la sécheresse, aux maladies comme à la pollution, c’est un bon candidat pour un jardin ou une terrasse urbaine ou à la campagne. Plantez-le au soleil, en sol drainé, dans une terre non calcaire mais attention enfin aux jeunes enfants ! Car si les petites baies du chèvrefeuille nitida sont appréciées des oiseaux, elles sont toxiques pour l’homme !

Fusain du Japon à petites feuilles ( Euonymus japonicus microphyllus)

Le fusain du Japon est un grand classique des haies, notamment la variété « bravo » à feuillage lumineux panaché. Moins classique est la variété « microphyllus », dont les petites feuilles vert sombre, légèrement dentées, ressemblent énormément à celles du buis. Ce fusain du Japon pousse lentement. En été, il épanouit des fleurs blanches qui se changent en capsules roses à l’automne, abritant des baies orange toxiques pour l’homme. Plutôt rustique (-12°C), cet excellent substitut du buis se plaît à peu près partout : en bord de mer ou en ville car il ne craint ni les embruns, ni la pollution engendrée par l’activité humaine frénétique. Installez-le au soleil doux ou à la mi-ombre. Tous les types de sols lui conviennent du moment que la terre, bien drainée l’hiver, reste fraîche l’été. A la différence des deux arbustes précédents, les sols calcaires ne lui font pas peur. Deux tailles annuelles, courant mars-avril pour la première, puis en septembre-octobre pour la seconde, sont suffisantes pour maintenir un port compact, buissonnant et éventuellement une silhouette stricte en bordure de massif ou d’allée.

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