Plantes fleuries et vivaces

L’Ophiopogon ou muguet du Japon: le pouvoir du noir !

Les plantes à feuillage sombre, presque noir, sont rares au jardin, donc précieuses ! L’Ophiopogon planiscapus nigrescens en fait partie. Prisée des paysagistes, de plus en plus utilisée sur les plates-bandes municipales, cette belle plante ténébreuse, botaniquement proche du muguet, appartient à la même famille des Convallaria. Le muguet du Japon, comme on la surnomme aussi, ou encore la barbe de serpent noire – son autre surnom -, est utilisée pour le contraste étonnant qu’offrent ses touffes de feuilles pourpres, quasiment noires, avec la végétation voisine. Bien que moyennement rustique (-10°C), il ne faut pas hésiter à installer au jardin cette vivace raffinée. Comment la cultiver et l’utiliser ?

Le plus sombre des feuillages ?

L’Ophiopogon noir pourrait se résumer à une touffe de feuilles denses, linéaires. Si son apparence fait immanquablement penser aux feuilles des graminées ou encore à celles plus étroites du gazon d’Espagne, voire à de vulgaires herbes, la plante développe un important réseau de rhizomes charnus souterrains d’où jaillissent ses longues feuilles persistantes. Cette plante vivace finit donc par s’étaler en quelques saisons sur une trentaine à une quarantaine de centimètres de diamètre.

Les feuilles persistantes, presque noires, sont lustrées. En fin de printemps (juin-juillet), apparaissent de petites fleurs lilas réunies en grappes sur toute la hauteur des hampes, à l’image du muguet. Bien que cette floraison soit plutôt insignifiante, il est de bon ton de la mentionner car les petites baies qui en découlent en été, aux reflets turquoises,  valent à l’Ophiopogon son dernier surnom d’herbe aux turquoises, et elles sont toxiques. Attention donc aux enfants !

ophiopogon noir culture
De fines feuilles pourpres, presque noires, aux allures de gazon. Jardin d’Odile.L (64)

Où le cultiver ?

Côté exposition, l’Ophiopogon s’accommode d’à peu près toutes les situations, même si sa préférence va à la mi-ombre. Il est également remarquable à l’ombre où la beauté de son feuillage nébuleux est davantage mise en valeur. Cultivez la plante à l’abri des courants d’air froids qui abaissent sa rusticité, en compagnie d’autres plantes graphiques  à l’image d’ Hostas panachés par exemple.

Côté sol, l’Ophiopogon noir apprécie les terres fraîches, bien drainées et de préférence légèrement acides. En terrain très argileux, comme en sol calcaire, il est souvent difficile de conserver cette plante d’une année sur l’autre. Heureusement, cette vivace s’accommode aussi d’une culture en pot pour pallier aux terrains ingrats. Jouez alors du contraste d’un contenant vivement coloré pour mettre en relief sa robe noire.

Comment cultiver l’Ophiopogon noir ?

Plantation

Plantez l’Ophiopogon noir au printemps, en rangs serrés (à 15/20 centimètres de distance) pour disposer rapidement d’un couvre-sol dense.  Mélangez à la terre d’origine quelques poignées de compost et de terre de bruyère qui permettront d’acidifier légèrement le sol.

En pot, un contenant de 20 à 30 centimètres de diamètre est nécessaire. Comme en pleine terre, préparez un mélange à parts égales de bonne terre de jardin, de compost et de terre de bruyère.

 Entretien

Quand l’Ophiopogon noir se plait, l’entretien est limité, voire inexistant. Surveillez et contenez simplement la voracité printanière des escargots et des limaces en disposant quelques pièges à bière à proximité.

ophiopogon planiscapus nigrescens
Dans un pot rouge, l’Ophiopogon est du plus bel effet ! Jardin d’Odile.L (64)

Comment multiplier l’Ophiopogon noir ?

Cette belle plante à feuillage noir se multiplie facilement par division de touffes. Procédez au début du printemps. Cernez pour commencer la souche à l’aide d’une fourche-bêche. Soulevez délicatement la motte pour la décoller et l‘extraire. A l’aide d’une serpette ou d’un couteau, séparez  en 5 ou 6 éclats pourvus chacun d’une petite touffe de feuilles et de racines. Replantez immédiatement ailleurs à 20 centimètres de distance. Ramenez la terre autour du collet, tassez fermement avec les mains et terminez par un arrosage copieux à l’arrosoir  pour aider à la reprise.

Le semis effectué en automne permet d’obtenir de jeunes plants mais il est moins rapide et efficace que la division des touffes.

Comment l’utiliser ?

En rocaille ou en massifs, l’Ophiopogon noir offre de belles bordures qui encadrent des vivaces plus hautes à l’arrière.

En pot ou dans une grande jardinière, cette vivace obscure accompagne à merveille d’autres plantes à feuillage ou floraison remarquables et aux besoins proches : des bégonias, différentes variétés d’heuchères (vertes, rouges ou caramels), des géraniums vivaces, des vivaces argentées ou encore des fougères à la frondaison ciselée.

L’Ophiopogon planiscapus nigrescens trouve également place aux pieds d’arbres, d’arbustes ou même de vivaces hautes, à la mi-ombre. Plantée en nombre, on obtient alors un tapis sombre aux reflets veloutés qui masque en partie le feuillage disgracieux de certaines vivaces très aériennes et aux fleurs claires comme l’Anémone du Japon.

Quelles variétés se procurer ?

L’herbe aux turquoises est le nom communément accordé à l’Ophiopogon à feuilles vertes dont les fleurs donnent naissance en fin d’été aux petites baies turquoises.

L’Ophiopogon noir « Black dragon » est la variété la plus remarquable. Ses feuilles originales naissent vertes avant de virer progressivement au pourpre à mesure qu’elles emmagasinent la lumière. Sa floraison claire, presque blanche, la distingue aussi des variétés plus classiques.

Quelques variétés naines existent, comme « Minor » ou « Minor variegata », faisant davantage ressembler encore cette vivace à un gazon. Des variétés particulièrement utiles dans un décor minéral.

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