Arbres fruitiers à pépins

SOS: mes pommiers sont malades !

Les maladies d’un pommier sont généralement de deux ordres : il s’agit bien souvent d’une maladie fongique (oïdium, mildiou, moniliose, tavelure…) ou d’un ravageur (pucerons, sésie, carpocapse…). Si l’on peut agir en curatif dès l’apparition des premiers symptômes, le plus efficace, mais aussi et surtout le plus sain pour l’homme et son environnement, reste la prévention.

Cela suppose de surveiller très régulièrement ses arbres fruitiers à pépins pour anticiper l’apparition des maladies. Cela suppose également de réunir un maximum de bonnes conditions de culture pour que le pommier s’épanouisse et soit naturellement plus résistant. Quelles sont les principales maladies du pommier ? Quand et comment les traiter ? Nos réponses dans cet article.

Oïdium des feuilles de pommier

L’oïdium se caractérise par un voile blanc sur les pousses, les feuilles et les fruits. Si les dégâts de cette maladie classique des pommiers s’observent d’avril à octobre, ils sont plus fréquents vers la fin d’été, quand l’amplitude des températures est forte entre les nuits et les après-midis.

A l’achat, tournez-vous vers des variétés naturellement résistantes à l’oïdium. Les pommes locales, bien adaptées au climat de votre région, sont à privilégier car elles ont fait leur preuve. En amont, vous pouvez également renforcer les défenses naturelles de l’arbre par des pulvérisations régulières de purin de prêle, riche en silice, ou de lait, dilué à 10%.

tavelure du pommier
Tavelure du pommier bien développée avec des taches brunes et noires sur les feuilles © DepositPhotos

Tavelure, taches brunes

Grand classique parmi les maladies du pommier, la tavelure est accentuée par un printemps pluvieux et frais. Les feuilles et les fruits sont criblées de taches brunes rondes qui noircissent rapidement. Les jeunes fruits sont parfois déformés car la tavelure gêne la croissance de la peau. Si la maladie apparaît tardivement, les pommes restent parfaitement consommables.

Au débourrement, pulvérisez de la bouillie bordelaise. En cours de croissance, plusieurs pulvérisations de purins de prêle permettent de limiter les dégâts.

Chlorose du pommier : les feuilles jaunissent

Ls feuilles du pommier jaunissent mais les nervures restent vertes.

La chlorose du pommier n’est pas réellement une maladie des pommiers. Le problème vient de la nature trop calcaire du sol. Cet élément empêche en effet le pommier de prélever le fer et le magnésium présent dans le sol, pourtant indispensables afin de fabriquer la chlorophylle. Voilà pourquoi les feuilles jaunissent.

Dans l’immédiat, vous pouvez utiliser un produit anti-chlorose avec du chélate de fer. Diluez-le dans l’eau et arrosez le sol sur toute la surface à l’aplomb des branches de votre pommier. Les feuilles vont reverdir mais ce traitement n’est que temporaire.

En complément, il va falloir surtout abaisser progressivement le pH de votre terre en faisant en hiver des apports de soufre, en petite quantité mais régulièrement, ou des apports de compost mélangé à de la terre de bruyère ou à des écorces de pin.

moniliose pommier
Moniliose: les fruits brunissent à l’approche de la maturité

Moniliose sur les pommes

Les attaques de moniliose sont souvent déclenchées par des hivers doux et des printemps pluvieux. Ces maladies du pommier fongiques ne touchent pas seulement les pommiers, elles sont également une maladie des cognassiers classique. Les fruits brunissent à l’approche de leur maturité, avec des cercles concentriques de coussinets beiges caractéristiques. Les pommes se momifient et restent accrochées à l’arbre.

Il est impératif de ramasser et d’éliminer l’ensemble des fruits contaminés pour éviter la propagation de la moniliose. Seul un traitement d’hiver à la bouillie bordelaise, à la chute des feuilles, puis un autre au débourrement printanier, permettent d’enrayer le cercle infernal du champignon.

Feu bactérien

Le feu bactérien touche aussi bien les poiriers que les pommiers. Au printemps, les jeunes pousses flétrissent subitement, puis noircissent et sèchent complètement, comme brûlées par le soleil.

Choisissez des variétés résistantes, certains porte-greffes sont moins sensibles à ces maladies du pommier que d’autres. Pour les variétés plus classiques, on ne peut malheureusement rien faire d’autre que de supprimer les dégâts par une taille appropriée. Mais attention à bien désinfecter le sécateur, le virus peut se propager à d’autres arbres par les outils de taille.

La vitrescence, une maladie ?

La vitrescence n’est pas perçue comme l’une des maladies du pommier. Il s’agit plutôt d’un désordre physiologique. Un excès d’azote dans le sol bloque l’assimilation de calcium par le pommier. Les fruits présentent une chair verte et translucide, avec des poches remplies d’eau et de sucre. Les dégâts sont plus importants au cours ou après un été chaud et sec. Si l’arbre est peu atteint, les pommes parviennent à maturité et se conservent même très bien. Autrement, la pomme noircit et pourrit sur place.

N’épandez pas d’engrais azotés, qui favorisent de toute façon le développement du feuillage au détriment de la fructification. Préférez-leur des apports de cendres, riches en calcium et en potasse, ou des amendements organiques naturels comme la poudre de roche basaltique.

Carpocapse, ver de la pomme

Les pommes sont véreuses. Certaines variétés, comme Ariane, sont plus sensibles à ce papillon dont la larve n’est autre que le tristement célèbre ver de la pomme. Les adultes effectuent leur vol vers la fin du mois d’avril, c’est essentiellement à ce moment-là qu’il faut agir.

Accrochez à l’arbre mi-avril un piège à phéromones sexuelles. En capturant une partie des adultes, les pontes sont quasi nulles. Au moment de la récolte, supprimez tous les fruits véreux. Pour un nettoyage efficace, donnez aux poules. Complétez cette action en posant une bande de glu sur le tronc pour piéger les larves pressées de s’enfouir dans le sol. Durant l’hiver, griffez plusieurs fois la terre en surface pour mettre à nu les formes hivernantes et les offrir à l’appétit des mésanges ou des poules.

Sésie du pommier

La sésie est un papillon bleu noirâtre, portant une bande rouge sur le thorax. Sa chenille, longue de 2,5 cm au maximum, est xylophage. Elle creuse de petites galeries entre l’écorce et l’aubier du pommier. L’écorce se soulève, les branches forées sont affaiblies et cassent avec le mauvais temps. On note par ailleurs souvent l’apparition de chancres.

Comme pour le carpocapse, des pièges à phéromones spécifiques permettent de capturer les adultes, réduisant de manière conséquente le nombre de pontes et les dégâts.

Pucerons lanigères

Au cours du printemps, le pommier se couvre de petits amas blancs cotonneux, collants au toucher. Les pucerons lanigères vivent habituellement en groupe, ils ponctionnent les tissus des feuilles et des branches, injectant au passage leur salive toxique. Leurs piqûres répétées provoquent des boursouflures, allant parfois jusqu’à l’apparition de galles de la taille d’une noix. Ces excroissances se forment au niveau du bourrelet de cicatrisation des plaies. A ce niveau-là, l’écorce s’épaissit et devient liégeuse.

Pour lutter contre les pucerons lanigères et éviter les maladies du pommier qui en découlent, traitez les arbres avec un produit à base d’huile blanche (colza) à la chute des feuilles et au débourrement, cela permet d’étouffer les larves qui passent l’hiver dans les creux de l’écorce. Sur le tronc, un badigeon de cendres ou de chaux arboricole produit le même effet. Appliquez-le au pinceau dès la chute des feuilles.

maladie pommes feuilles
Dégâts des pucerons sur les feuilles d’un pommier Reine des Reinettes

Pucerons cendrés sous les feuilles de pommier

Ils se concentrent sur les jeunes pousses gorgées de sève qui jaunissent et s’enroulent à force de piqûres. Les rameaux et les fruits peuvent aussi se déformer sévèrement si les colonies de pucerons sont importantes, les feuilles se décolorent ou sont piquées.

Une nouvelle fois, évitez les engrais azotés qui favorisent les pousses en vert. Les pucerons doivent s’entendre comme un déséquilibre nutritif au niveau du sol.

Passez de l’alcool à brûler au pinceau sur les colonies. Résultat garanti, les pucerons détestent ça ! Comme pour les pucerons lanigères, pulvérisez une solution à base de savon noir (dilué à 5%, additionné d’ 1 cuillère à café d’huile de colza). En cours de végétation, fixez une bande de glu sur le tronc pour empêcher les fourmis de venir faire « la traite » des pucerons. L’un ne va généralement pas sans l’autre !

5 commentaires

  1. bonjour j’ai un pommier qui ses feuilles flétrissement alors que il était bien depuis deux ans maintenant les feuilles ont des tâches blanche que ce que vous me préconisez de faire

  2. bonjour . j’ai eut un pommier reinette grise du canada , agé de 7 ans , je n’ai jamais pus em manger une seule elle pourrissaint toute B B ou pas pourquoi ? l’année derniere , je l’ai gréffé avec une transparante de croncels , j’en ai déjas un et pas de problème de pourriture .

  3. Bonjour, j’ai un assez gros et assez vieux pommier dont l’écorce se fissure le long des branches principales.
    Est-ce grave ? Y a t’il quelque chose à faire ?
    Merci.

  4. comme ll est bien fait votre article qui résume l’essentiel ! dans une autre vie j’aurai un verger , pour moi rien de plus beau que des fruitiers en fleurs ….et de bons fruits à savourer . il me semble que les cerisiers sont à peu près les seuls fruitiers à ne pas donner de soucis et de travail

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