Quels arbustes choisir pour attirer les oiseaux ?

Moineaux, rouges-queues, merles, grives, mésanges charbonnière ou bleue…Quel régal pour les yeux d’observer en toutes saisons le ballet les oiseaux du jardin ! Un plaisir pour le jardinier qui se double d’une réelle utilité écologique pour son jardin.

La gent ailée joue en effet un rôle important dans l’équilibre et la régulation des insectes nuisibles, débarrassant par exemple l’hiver les écorces ou le sol des œufs et larves des insectes qui y trouvent refuge. Les oiseaux jouent aussi un rôle fondamental dans la dissémination des graines.

Pour attirer, accueillir et aider un grand nombre d’espèces de volatiles, il convient de privilégier une large diversité dans le choix des végétaux installés. Pour vous aiguiller, voici donc quelques conseils et une liste (non exhaustive) d’arbustes à planter pour attirer durablement les oiseaux au jardin.

Les petites baies rouges du Cotonéaster laiteux plaisent aux oiseaux

Cet arbuste de 2 mètres en tous sens, au feuillage persistant, épanouit ses fleurs mellifères entre mai et juillet. Petite particularité, elles ne s’ouvrent que partiellement. A l’automne, en découlent une multitude de petits fruits rouges très appréciés des merles, des grives ou encore des rouges-queues. Cette nourriture reste à disposition une bonne partie de l’hiver. Globalement peu exigeants, les cotonéasters laiteux poussent en sols ordinaires, frais, au soleil comme à la mi-ombre.

Les oiseaux font leur nid dans le laurier-tin

Contrairement à ce que son nom laisse croire, le laurier-tin n’emprunte aux véritables lauriers que la forme ovale de ses feuilles persistantes, légèrement velues,  et sa silhouette dense très utile à la nidification des oiseaux. Pour le reste, cet arbuste est en réalité une viorne. Sensible au froid qui grille régulièrement ses feuilles, il préfère les climats doux, le soleil ou à la mi-ombre, et apprécie les terrains drainants, l’hiver. Sa floraison blanche intervient, en fonction du temps, de la fin de l’automne au milieu du printemps. Elle est suivie de petites baies noires, durablement accrochées aux rameaux de l’arbuste.

Houx (Ilex aquifolium)

Si le houx commun est une plante classique des sous-bois, les variétés créées par l’homme, au feuillage panaché de crème ou de jaune, sont aussi utiles aux oiseaux que décoratives. Les feuilles persistantes et naturellement épineuses du houx protègent les nichées des prédateurs alors que les baies rouges hivernales, toxiques pour l’homme, sont précieuses pour les oiseaux, en particulier pour les couples de merles qui en raffolent. Les houx apprécient des sols frais, relativement bien drainés, et une exposition mi-ombre pour les variétés à feuillage vert, légèrement plus ensoleillée pour les panachés. Seule petite contrainte, l’espèce étant dioïque, il faut veiller à planter au moins un pied mâle pour 3 à 5 pieds femelles pour obtenir la fructification.

Berbéris (Berberis thunbergii)

Très rustique et tolérante, l’épine-vinette de Thunberg se plaît au soleil ou à la mi-ombre, sans réelle préférence pour la nature du sol. Cet arbuste au feuillage caduc souvent vert, plus élégant toutefois dans sa livrée pourpre (variété Atropurpureum), atteint 1m50 à 2m  de hauteur. Ses longs rameaux garnis d’épines courtes laissent entrevoir au mois de mai de délicates fleurs jaunes suivies de baies rouges allongées.

Pyracantha, buisson ardent

Quand il n’est pas taillé, le buisson ardent fait figure d’échevelé excentrique. Avec une taille stricte, il rentre dans le rang. Ses longs rameaux érigés se couvrent de longues épines et de feuilles persistantes. En juin, l’arbuste exhibe ses fleurs blanches similaires à celles de l’aubépine, laissant place  en automne à une pluie de baies orangées, toutes vivement colorées, si nombreuses qu’elles en couvrent la presque totalité des rameaux. Peu exigeant, le pyracantha pousse dans tous types de sols jusqu’à 3 mètres de hauteur.

Rosier Rugueux (Rosa rugosa)

Pas seulement utile aux oiseaux, ce rosier peu sensible aux maladies est également très décoratif au jardin grâce à son feuillage épais et gaufré et à ses teintes dorées automnales. L’arbuste forme un buisson inextricable de branches pourvues de nombreux aiguillons. Autre atout, sa floraison remontante rose ou blanche en juin, au parfum suave, s’efface au profit de gros fruits orangés en fin d’été (les cynorhodons) très appréciés des oiseaux mais également comestibles et délicieux préparés en confitures. Plutôt rustique, le rosier rugueux a une préférence pour les sols acides ou sableux.

Argousier (Hippophae rhamnoïdes)

Cet arbuste décoratif, également connu sous les noms d’olivier de Sibérie (en raison de la taille et de la forme de ses fruits) ou ananas de Sibérie, est utile à la gent ailée mais également à l’homme puisque ses baies sont comestibles et même délicieuses transformées en jus, sirop ou compote. Très rustique, cet arbuste épineux atteint 3 mètres de hauteur, se couvrant d’un joli feuillage caduc aux reflets argentés. Ses baies orangées rondes ou ovoïdes restent en place une partie de l’hiver, même après la chute des feuilles. L’argousier est tolérant vis-à-vis du sol, s’accommodant sans difficulté de terres pauvres.

Groseillier à fleurs ou groseillier sanguin

Contrairement au groseillier à grappes ou à maquereaux, le groseillier à fleurs est souvent utilisé en haie fleurie  comme arbuste d’ornement.

Il porte des grappes de fleurs roses très mellifères qui sentent bon le cassis. Ribes sanguineum produit d’importantes quantité de nectar et de pollen en début de saison, ce qui constitue une excellente source de nourriture pour les premiers pollinisateurs. Plus tard, les petites baies bleuâtres sont appréciées des oiseaux.

Au jardin, le groseillier à fleurs accompagne souvent le forsythia car ils fleurissent tous deux en même temps, au début du printemps.  Il apprécie le soleil ou une exposition à mi ombre, en sol frais mais bien drainé.

Sureau noir (Sambucus nigra)

A l’image de l’arbre aux papillons (Buddléia), le sureau noir pousse si facilement, atteignant 4 mètres de hauteur, qu’il en devient envahissant. Il est ainsi naturellement très répandu au bord des chemins, sur les parcelles défrichées, en lisière de forêt ou encore sur les rives fraîches de petits cours d’eau. Ses ombelles de fleurs blanches parfumées s’effacent au profit de grappes pendantes de baies sombres et comestibles, juteuses à souhait. Facile à cultiver, le sureau noir se contente de tous types de sols, même argileux, avec une préférence pour la mi-ombre.

Caducs, persistants ou épineux ?

Les arbustes caducs, comme l’argousier, fournissent essentiellement le couvert aux oiseaux alors que des arbustes de haie persistante, à l’image du laurier-tin, offrent à la fois gîte et couvert. Une haie défensive, constituée en partie d’arbustes épineux, apporte de son côté en bonus une précieuse protection contre les prédateurs : chats, fouines, rapaces….

Des baies tout l’hiver

Des arbustes aux périodes de floraison et de fructification étalées tout au long de l’année sont indispensables pour accueillir les oiseaux, en particulier  un grand nombre d’espèces proposant des baies automnales et hivernales. A cette période de l’année, les oiseaux ont en effet besoin d’une source de nourriture riche qui leur permette de faire face au froid et aux mauvaises conditions climatiques.