Arbres fruitiers exotiques

Le plaqueminier gagnerait à être davantage connu !

Le plaqueminier est un arbre exotique de la famille des ébènes. Plutôt discret le reste de l’année, c’est sous un beau ciel bleu de fin d’automne que le kaki (Diospyros kaki) aime à se faire remarquer. Alors privé de toutes ses feuilles, il reste couvert de nombreux fruits ressemblant à des tomates. Quel merveilleux spectacle que ces boules orange accrochées aux branches nues !

3 plaqueminiers différents !

Rustique mais bel et bien originaire de Chine et du Japon, seules trois espèces ont été introduites en France : le plaqueminier faux lotier dont les fruits ne sont pas comestibles, le plaqueminier de Virginie (d’origine américaine) utilisé principalement comme arbre d’ornement et le plaqueminier du Japon (d’origine asiatique), le plus répandu, qui produit les fruits que l’on trouve sur les étals en décembre.

Un emplacement au soleil

 L’arbre du kaki a besoin de chaleur pour mener à bien sa généreuse fructification. Il se plaît donc dans les régions aux étés longs et chauds, qui se prolongent souvent en été indien en arrière-saison.

kaki maturite
Le kaki est orange. Il vire à l’orange vif, presque rouge lors qu’il est mûr !

Mieux vaut ainsi l’installer dans les jardins du Sud de la Loire ( Aquitaine, Limousin, Périgord, Midi Toulousain, pourtour de la Méditerranée et jusque dans la vallée du Rhône). Partout ailleurs, particulièrement en région parisienne, il pousse bien et fructifie seulement à l’abri des vents hivernaux et du froid.

Si le besoin en chaleur du plaqueminier est grand, les jeunes sujets redoutent paradoxalement la sécheresse qui leur fait prématurément perdre le feuillage. N’oubliez pas d’arroser régulièrement votre arbre les trois premières années qui suivent sa plantation.

Quelle terre pour le plaqueminier ?

Bien que sa préférence tire vers les terrains acides, l’arbre du kaki s’accommode de presque tous les sols. A l’exception toutefois des terres calcaires, qu’il déteste autant qu’il redoute. Plantez-le en automne et jusqu’en mars pour lui laisser le temps d’installer son système racinaire.

plaqueminier fuyu
Le plaqueminier est également un bel arbre décoratif qui prend de belles teintes automnales

Un feuillage décoratif

Diospyros kaki automne
Les feuilles de l’arbre à kaki s’enflamment avant de tomber

Dès le printemps, le plaqueminier se couvre d’un feuillage vernissé vert tendre, très décoratif, qui s’assombrit légèrement par la suite. En novembre, les grandes feuilles, ovales, virent au rouge/orangé chez certaines variétés (comme « Fuyu »). Planté isolément, vous profiterez alors mieux du spectacle qu’offre son costume de lumière. Dès les premières gelées, les feuilles tombent, dévoilant les  kakis qui demeurent sur l’arbre tout le début de l’hiver.

 Le kaki est le fruit du plaqueminier

Au printemps apparaissent sur l’arbre des fleurs vertes à l’allure étrange et à l’odeur parfois désagréable. Puis leur succèdent les fruits, verts également, qui grossissent tout au long de la belle saison. Certaines années très chaudes, il arrive que l’arbre se débarrasse naturellement de quelques fruits en formation pour privilégier le développement du reste de sa fructification. La coloration orangée des kakis n’apparaît qu’à partir du début de l’automne.

Comment se mange un kaki ? Dans la plupart des cas, le kaki se mange blet, c’est-à-dire lorsque les premières gelées ramollissent la chair et adoucissent son goût. Le kaki est autrement immangeable tellement il est astringent en bouche. Mais il est possible de récolter avant et de faire mûrir les kakis verts dans une cagette.  Le fruit mûr est doux, sucré et tendre, avec une consistance proche de la confiture d’abricot. Il se mange à l’aide d’une cuillère. On peut aussi en préparer une délicieuse confiture d’hiver.

Les pépiniéristes et les jardineries proposent maintenant des variétés non astringentes : les kakis pommes. (« Fuyu » par exemple). Ces fruits se récoltent sans attendre les gelées quand leur coloration vire et que la chair s’assouplit sous la pression des doigts. Ils se consomment dès la cueillette, pelés comme une pomme.

Les kakis font aussi le bonheur des oiseaux, des merles en particulier, qui éventrent les fruits  sans état d’âme pour se délecter de la chair fondante. S’il est possible de poser un filet sur les jeunes arbres, il faut en revanche se résoudre à partager le festin dès que l’arbre gagne un joli volume.

Attention également aux abords de l’arbre. Les kakis bien mûrs finissent pas tomber et s’éclater au sol. Pensez à ne pas garer de véhicule sous l’arbre en hiver.

entretien plaqueminier
Les kakis restent longtemps sur l’arbre nu, en décembre et janvier

L’entretien de l’arbre du kaki

Passées les premières années au jardin, le plaqueminier est un arbre facile à vivre. Il ne nécessite en effet pas de taille de formation, ni même de fructification. Il édifie par lui-même une forme harmonieuse, sans autre intervention de l’homme que pour ôter bois mort ou les branches mal positionnées ou mal orientées. Jeune, vous pouvez apporter toutefois à ses pieds à l’automne une brouette de compost bien mûr que vous faites pénétrer par griffage.

Côté maladies, le plaqueminier est du genre robuste et n’a que peu d’ennemis. Il ne nécessitera bien souvent, si les conditions de culture lui conviennent, aucun traitement.

Le kaki, fruit mythique au Japon

On doit sa  première description en 1602 à Matteo Ricci, un jésuite italien qui s’installe en Chine et noue des liens forts avec la population locale. Cependant, le plaqueminier n’est introduit en France que vers la fin du XIXème siècle où il fait d’abord l’objet d’essais d’acclamation dans le jardin des plantes jouxtant le Museum d’Histoire Naturelle. A cette époque, fin XIXème, il profite de la curiosité des intellectuels pour les Cultures d’Extrême-Orient, le Japon en première ligne.

De nombreux exemples témoignent de cet intérêt accru pour la civilisation japonaise, comme les jardins de scènes créés à Boulogne-sur-Seine, aux portes de la capitale autour de 1895, par le riche banquier Albert Kahn. Le kaki, fruit national du Japon, se retrouve sur les étals  dès 1873 mais ne s’impose pas véritablement.  Pourtant, l’arbre trouve dans le Sud du pays des conditions de culture favorables. On le rencontre le long du littoral méditerranéen, de Toulon (83) à Menton (06), dans l’Ouest et le grand quart Sud-Ouest.

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21 commentaires

  1. Je possède 4 plaqueminiers de Virginie
    âge mini 50 ans ,diamètre de 30 cm à 50 cm
    Certains sont entourés d’arbres de différentes essences très proches , , leurs diamètres sont de 30 cm , ce qui est normal, mais la hauteur
    plus de 20 m !
    Je confirme le goût très acide, même
    mûre de ce kaki.
    J’habite dans la région bordelaise .
    D’ une façon générale je suis impressionné par la vivacité de cette arbre et sa fertilité , et la souplesse
    de son tronc

  2. Bonjour,
    Pourriez vous m’indiquer comment tailler un plaqueminier de Virginie durant ses premières années afin qu’il ne dépasse pas 6 à 10 mètres à l’âge adulte.
    Bien à vous.

  3. très bien votre article sur le plaqueminier , arbre méconnu , il pousse bien aussi en région parisienne du moment qu’il est au soleil , quand à moi j’aime bien cet arbre décoratif et regarder ses gros fruits rouges pendants , mais surtout pas pour les manger même blets !!
    Anne

    1. je ne comprends pas votre expression :
      « surtout pas pour les manger même blets »
      est-ce que vous n’aimez pas le goût?

  4. Le plaqueminier faux lotier a t’il un intérêt gustatif ou seulement ornemental ? Il y a très peu d’information sur cette variété sur internet…je viens de recevoir cet arbre en cadeau

  5. bonjour , nous avons un plaqueminier depuis près de six ans et je l’ai limité à 3 mètres , depuis l’année passée il produit des centaines de fruits mais qui restent petits comme une framboise . Je ne connaît pas la variété . Que faut-il faire , où est l’erreur . Merçi d’avance .

    1. Bonjour Michel,

      L’erreur, c’est la taille ! Le plaqueminier pousse lentement, il n’a pas vraiment besoin de taille.
      Maintenant, si vous souhaitez à tous prix le maintenir à cette hauteur, il faut éclaircir les fruits, c’est à dire en retirer une grande partie en début d’été (les 3/4) pour que ceux qui restent puissent grossir normalement. L’arbre le fait normalement tout seul (du moins, chez moi, variété Fuyu) pour n’en laisser qu’une trentaine mûrs en décembre. Laissez un fruit par rameau.

      1. bonjour , merçi de votre réponse , c’était donc cela l’erreur , trop de fruits au départ , je l’ai limité en taille parce qu’il fait partie d’une parcelle d’un potager travaillé en permaculture avec d’autres arbres basses tiges , soleil mais ombragé . Je vais donc limité le nombre de fruits cette année même si c’est un peu tard dans la saison et je m’y prendrai plus tôt l’année prochaine . Un grand merçi pour vos conseils.

    1. Bonjour Christian,

      Oui, la taille d’un plaqueminier est possible mais cet arbre à bois dur de la famille des ébènes la supporte assez mal. On le laisse donc en temps normal développer sa ramure librement, ce qu’il fait avec grâce moyennant une croissance lente. Plus qu’une taille, il vaut donc mieux envisager un élagage tous les 5 ans pour le contenir si besoin est. (suppression du bois mort, de quelques branches se développant vers l’intérieur et raccourcissement des rameaux les plus vigoureux)

  6. bonsoir,
    j’aimerais savoir a quelle distance d’une maison peut on planter un kaki de façon à ne pas avoir de problèmes avec les racines.

    1. Bonsoir,

      Même s’il croit lentement, le plaqueminier peut atteindre à l’âge adulte près de 10 mètres de hauteur. Aussi, il vaut mieux le tenir éloigné au maximum de la maison. 10 mètres semble être un minimum raisonnable. Si vous avez une pelouse, c’est un sujet parfait, à planter en isolé pour profiter du spectacle de ses feuilles automnales rouges et de ses fruits orange quand les feuilles sont tombées.

  7. Bonjour Bruno
    J’habite, moi aussi, de nouveau (pour ma retraite) tout près de Pau .J’adore les kakis et j’en avais planté 3 quand j’habitais en région Bordelaise. Ou trouver des plaqueminiers de qualité dans les environs de Pau (muscat de préférence) et bio si possible (cerise sur le gâteau !! ) ? Merci pour vos informations

    1. Bonjour,

      Les plaqueminiers adorent le climat du Piémont pyrénéen. Jen ai moi-même un que j’adoore 🙂 Les kakis se trouvent assez facilement dans les jardineries paloises ( en particulier Truffaut et Boncap). Pas de bio néanmoins par ce moyen je pense.
      Pour une variété spécifique, je pense qu’il vaut mieux prendre contact avec la pépinière Gaurrat à Buros.
      Et si sortir de Pau et aller faire un tour du côté du Pays basque vous tente, alors votre bonheur devrait se trouver du côté des pépinières Lafitte à Mendionde. Passez aussi un coup de fil en amont.

  8. Bonjour
    J’adore le kaki et j’aimerai en planter un.
    J’habite à la Salvetat sur Agout, climat montagnard (altitude 750m), pluvieux au printemps et à l’automne, avec quelques gelées à -10/-15 l’hiver.
    Est ce qu’il résistera si je le protège l’hiver les premières années?
    Le sol est drainant, humifere, expose sud.
    Quelle est son amplitude adulte, peut on le tailler pour le maintenir à faible hauteur?
    Merci pour votre site qui est très intéressant.

    1. Bonjour Cybèle,

      Le plaqueminier est un arbre bien rustique. Il supportera les gelées. En revanche, il a besoin d’un été long et chaud pour bien fructifier et donc d’un emplacement chaud, ce qui devrait être le cas dans votre région de l’Hérault. Protégez le pied tout l’hiver avec un paillis épais (paille, tontes de gazon, copeaux de bois…) et le point de greffe avec un tissu enroulé ou du carton ondulé. Enfin, il a besoin de place (10 m de haut environ à l’âge adulte pour 5 mètres de diamètre). Il faut le laisser évoluer naturellement, sans besoin de le tailler si ce n’est pour enlever quelques branches gênants en son centre.

  9. Intéressant ton article….Pour approfondir je me permets de te conseiller l’excellent blog de Camille Ogier,  » Le Manger  » , car elle aussi est fan de kakis et est aller jusqu’au Japon pour ses reportages sur le sujet ;-)) !!!

    1. Merci Goustane pour le complément d’informations…Effectivement, mis à part en confiture, j’ai bien essayé de cuisiner les kakis comme des pommes mais sans grand succès. Je vais me pencher quand ce sera la saison (:)) sur les recettes que propose Camille sur son blog. Ca m’a l’air tout bon !

  10. J’aime beaucoup Très intéressant, l’on apprend des tas de choses, un grand merci car en plus tout est clair et bien expliqué

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